Chiens des villes

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On a déménagé!

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Méritons nous vraiment le chien?

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Je suis fâchée contre les acteurs du monde canin, moi y compris. Je suis fâchée et je m'interroge sur la place du chien auprès de l'humain.
Est-t-il vraiment monté en grade en passant d'un statut de poubelle de table à un statut de gardien puis à un statut d'outils façonnable (par la sélection, la reproduction, le dressage etc) et corvéable à l'infini?

Une culture chien au ralenti.

L'homme a commencé à s'intéresser au chien dans un seul et unique but, non pas celui d'améliorer le bien-être de l'espèce canine mais bien pour servir ses propres intérêts. Nous pardonnerons aux premier pratiquants de l'éducation canine et du dressage d'avoir fait avec les rares données scientifiques ou empiriques dont ils disposaient à l'époque, ils ont été mal orientés.
Je les pardonne mais je leur en veux quand même, j'ai l'impression d'avoir vécu dans le mensonge. J'étais jeune et inexpérimentée, j'ai cru en ce que me disais les "anciens", ceux qui avaient de la pratique, ils se devaient de savoir ce qu'ils avançaient. Nos antécédents en culture canine sont minables, ce qui fait qu'en terme d'éducation on nous a longtemps demandé d’être le dominant, le chef de meute, de donner des ordres, de punir… Tout était basé sur le rapport de force, la menace, le pauvre animal devait vous craindre sinon il allait vous dominer!

Les méthodes traditionnelles, qui sont basées sur des faits anecdotiques réfutés par la science comportementale moderne, suggèrent qu’un comportement indésirable ou agressif chez le chien est lié à un manque de dominance "sociale" démontré par le propriétaire (et là, on est dans l'incohérence la plus parfaite: un groupe social est un groupe d'une même espèce, et aux dernières nouvelles, je suis moins poilue que mon chien...). Les partisans de ces méthodes pensent donc que le propriétaire doit être un « Alpha » ou un chef de meute.

Il y a quelques années, j'adhérais à cette théorie de la dominance... J'ai un peu honte de le dire (mais moi je le dis!) parce qu'en effet je n'ai pas su faire preuve de discernement et j'ai trop souvent laissé mon sens critique de côté. Des informations plus fraiches ont commencé à arriver jusqu'à moi, semant le doute et me poussant à creuser un peu. Le fait de se professionnaliser incite également à être un minimum sûre de ce que l'on enseigne. Si dans quelques années, de nouvelles données scientifiques nous disent: "bon, changement de programme, en fait vous vous plantez encore...", j'accueillerais la nouvelle avec moins de douleur cette fois ci, parce que, forte de mes expériences, je pense être en paix avec ma conscience, mon éthique est en accord avec moi même et je peux enfin faire des liens entre ce que je suis et mon approche du chien et de l'éducation. Oui, merci, je dors mieux la nuit!
Les méthodes modernes sont basées sur la recherche scientifique dans le domaine du comportement. Des disciplines telle que l'éthologie sont en vogue, on tend vers le respect, c'est tout de même plus sérieux.
Aujourd'hui, une multitude d’études scientifiques sérieuses ont prouvées que ces "vieilles et moches méthodes" coercitives et cette façon de voir le chien crée de l’inhibition et de la résignation…

Les mauvais comportements ne sont en réalité que le résultat de renforcements (souvent involontaires) de notre part… On les récompense, parfois même on les provoque, sans en avoir conscience.

Le chien est un opportuniste, mais ouf, son but dans la vie n’est pas de dominer le monde!
Vous allez me dire: alors, tout va bien dans le meilleur des mondes. Mais je suis toujours fâchée (mais quelle aigrie celle-là!).



Un mythe qui perdure.

Certain "professionnels" diffusent encore ce genre d'idées. Mais des gens honnêtes vont les voir, les payent et prennent pour argent comptant ce qu'on leur dit, "c'est un professionnel, il sait ce qu'il fait...". Certains d'entre eux, et ils ne sont pas des exceptions, utilisent encore ce type de méthode punitive avec des outils "d'entrainements" (de torture oui!). Ces gens là travaillent en toute impunité, sponsorisés par la Société Centrale Canine; quelques chose ne tourne pas rond ici, non?




Pour info:



Dangers physiologiques de ces « outils d’entraînement »

Le cou d’un chien est une région fragile, à l’image du nôtre. Donner des saccades à répétitions avec un collier étrangleur ou collier plat peut causer, autant à court qu’à long terme, des conséquences dévastatrices :

-Écrasements de la trachée.
-Pression élevée sur la glande thyroïde.
-Paralysie transitoire des pattes.
-Arthrose dégénérative.
-Paralysie du nerf laryngé (peut affecter la déglutition).
-Coupe l’irrigation vers le cerveau et les yeux.
-Endommage les nerfs des yeux, pouvant donc entraîner une cécité.
-Perte de poils et blessures au niveau du cou, surtout chez les chiens à poils courts lorsque la température est basse.

La plupart des colliers à pointes ont aussi un effet d’étrangleur. Les dommages causés peuvent donc être similaires à ceux causés par l’utilisation du collier étrangleur.
Toutefois, le collier à pointe peut aussi :

-Perforer la peau.
-Épaissir la peau, rendant l’animal insensible aux punitions données par le propriétaire. Il devra donc donner des saccades encore plus fortes sur le cou du chien pour que celui-ci en ressente l’effet…

Le collier électrique, de son côté, peut provoquer les dommages suivants :



-Tétanisation des muscles respiratoires (contraction maintenue des muscles pouvant bloquer la respiration et causer la mort par asphyxie).
-Fibrillation ventriculaire (contractions rapides et désordonnées des fibres musculaires du cœur).
-Inhibition des centres nerveux par atteinte des terminaisons sensibles à la douleur (nocicepteurs). L’influx passe par la moelle épinière et atteint le cerveau.
-Brûlures électrothermiques avec plaies de la peau.

Dangers psychologiques de ces méthodes.

Ces outils d’éducation barbares ont aussi des effets néfastes sur la santé psychologique des animaux ainsi "entraînés" :

-Augmentation de l’agressivité.
-Augmentation du stress pouvant mener à des mutilations (plaies de léchage, mordillage).
-L’animal peut associer son entraîneur, ou l’environnement dans lequel il est entraîné avec la punition infligée.
-État de détresse acquise

(Ce n'est pas sérieux, je remercie l'auteur de ce document mais je n'en ai pas retrouvé la source, n'hésitez pas à m'informer pour ceux qui savent!)

A bon entendeur!
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Le contrôle, toujours le contrôle.

Bon mais après ça je devrais être plus détendue, mais je suis toujours fâchée...

En effet, c'est bien, on s'insurge contre les méthodes coercitives, qui agissent par contrainte, mais (parce qu'il y a un "mais"), est-ce justifié de se réjouir d'une approche utilisant des "bonbons" mais qui aurait le même but? Celui de façonner, utiliser, contrôler...
La place du chien est toujours la même, relégué au rang d'outils (chien de travail, chien antidépresseur, faire valoir ou booster d'égo...), de robot conditionné pour rentrer dans nos habitats bétonnés sans déborder, d'animal volontaire et tolérant auquel on ment, que l'on leurre (suit le bonbon, et paf je t'enferme dans ta cage! Viens viens, je te donne un bonbon, et paf je t'attache).
De nos jours, l'humain veut éduquer "son" chien (on pourrait aussi s'étaler sur la question d'appartenance d'un être vivant par un autre être vivant, moi ça me rappelle l'esclavage) pour des raisons sécuritaires plutôt saines; en effet, l'éducation canine a plus pour but de protéger le chien des dangers des milieux urbanisés que de le dresser à des tâches spécifiques (oui il y en a encore trop c'est sur, mais les robots les remplaceront bientôt, j'espère).
Mettre une laisse pour que le chien ne se fasse pas écraser ( Est-il idiot au point de ne pas être capable d'apprendre que la route est dangereuse, non pas par essai erreur mais avec un apprentissage? Le chien des rues, lui, sait que les grosses carcasses de métal vrombissantes qui sentent mauvais sont dangereuses.)
Mettre une laisse pour qu'il ne se sauve pas (Pourquoi a-t-il envie de se sauver? Manquons nous tant que ça à notre obligation de combler ses besoins qu'il soit obligé de les combler seul?).
Marcher au pied pour ne pas gêner les gens ou pour qu'il ne se jette pas sur tous les passants pour leur faire "la fête" ou pire (Le chien des rues sait qu'il y a des humains menaçants qu'il faut donc les éviter le plus souvent, ils apprennent à reconnaitre les humains bienveillants, par leur postures, leurs mimiques et leurs vocalises qu'ils appellent "langage" en pensant que le leur est unique et donc universel).
Le retenir pour qu'il n'aille pas voir les autres chiens (j'aimerai nous y voir nous humains, attachés au bout d'une laisse, tirés par le cou chaque fois que l'on aperçoit un autre humain parce que la girafe qui nous a adopté n'a pas le temps ou a peur que nous discutions avec nos congénères...).
Les chiens des rues, eux, aucun bipède ne leur a appris, ils apprennent de leurs propres expériences avec leurs petits neurones, et jusqu'à preuve du contraire, nos chiens à nous sont livrés avec les même neurones. Apprenons à nos chiens ce qui peut leur être utile dans leur vie d'animaux captifs, mais sans en abuser, ou au moins, cesser donc de dire haut et fort que vous les aimez et les respectez, ils savent que c'est faux, ils font semblant d'être seulement des estomacs pour que vous puissiez vous divertir ou vous déculpabiliser : assis, debout, couché, tourne, touche, fais ci, fais ça, blablablabla...
Mon chien aime se rouler dans les charognes, je l'aime alors j'aime qu'il prenne du plaisir en faisant ce qu'il aime. J'aime moins l'odeur qu'il véhicule par la suite, je me permet de le laver. Ce comportement n'étant pas canin, c'est là que le "bonbon" trouve un minimum d'intérêt (et ça m'ennuie de ne pas avoir le temps et/ou la patience de faire autrement, parce que c'est possible) : il me sert à payer mon chien. Il n'est pas dupe, il n'aime toujours pas la douche mais il accepte cette lubie d'humain qu'est la douche (avec savon qui sent moins bon que la charogne pour une truffe de connaisseur) parce que je le paye bien, qu'il est tolérant avec moi et habitué à subir les mœurs des humain.

Les besoins du chien sont:

L'exploration et les interactions avec ses congénères, point.
Oui, le chien aime parfois se parer d'odeurs de charognes ou d'excréments, il peut également les manger.
Il se fout bien d'être plein de boue et de souiller nos voitures, canapés ou tapis! Il aime et a besoin de renifler, même ce qui nous répugne ou le derrière des congénères même si cela vous parait inconvenant.
Il a le droit de ne pas aimer tout le monde, congénères compris, il a le droit de s'exprimer. Il a aussi le droit de se tromper, de recommencer, de réussir, de comprendre ce qu’il a le droit de faire et ce qui lui est interdit dans notre monde de fous. Il a aussi le droit d'aimer le confort, dans ce monde de bruts!

Respectons ce qu'ils sont.

Merci aux courageux qui auront lu jusqu'au bout la complainte d'un éducateur canin en colère!

Les autocontrôles

Ce terme est couramment employé dans le milieu de l'éducation et du comportement canin. Il est très en vogue en ce moment et fait même l'objet de formations de plusieurs jours. C'est de bonne augure, mais prenons garde toutefois à ne pas trop dévier du sens même du mot. L'acquisition des autocontrôles est la clé pour une adaptation sereine du chien dans notre quotidien et, par conséquent, la base de l'éducation. Ayant moi même deux chiens très "actifs", je me suis beaucoup remise en question quant aux apprentissages que je leur ai proposés afin qu'ils aient plus de facilités à s'adapter à mon mode de vie, somme toute assez commun.

Voici donc les grandes lignes des ébauches de conclusions résultant de ces réflexions et échanges entre amis et collègues (oui, le sujet est vaste et progresser c'est ne pas rester sur ses acquis, donc: "on est pas rendus" comme on dit!).

Les autocontrôles?

Il s'agit de la capacité à gérer, par soi-même, ses émotions face aux stimulations de l'environnement. Certains se mettent en place dès la troisième semaine de la vie du chiot avec la mère et la fratrie, comme par exemple l' inhibition de la morsure, et doivent être entretenus et renforcés par l'humain. Ils sont essentiels à l'équilibre émotionnel du chien.

Les autocontrôles sont en lien direct avec l'apprentissage de la frustration (comme, par exemple, la capacité à marcher en laisse sans montrer de réactivité). Les capacités du chien à se poser, à renoncer et à se calmer rapidement après une forte stimulation dépendent directement de cette "autorégulation" émotionnelle.

° Évitez les situations trop intenses.

Nous mettons nos chiens dans des états émotionnels extrêmes difficiles à gérer, par exemple: passer de 7 heures de solitude et de "dodo" à la joie* de nous retrouver, la joie* de se faire grattouiller, la joie* d'aller se promener, la joie* de courir pour se défouler, la joie* de jouer, la joie* de manger sa gamelle de croquettes...

 * Vous pouvez relire cette phrase en remplaçant le mot "joie" par le mot "excitation" et nous sortirons alors de l'interprétation pleine d’affect pour s'approcher de l'objectivité. Je reviendrai dans un prochain billet sur l'affect, le sentiment de culpabilité et notre rapport aux animaux de compagnie.

- Pas de fête au retour, ignorez votre chien s'il est très excité et qu'il a tendance à être très démonstratif, laissez-le se calmer avant de le saluer calmement. S'il est déjà calme, nul besoin de l'ignorer, on peut le saluer et exprimer notre contentement sans effusion de joie*

- Si le chien saute ou aboie, ne le poussez pas, ne lui parlez pas, détournez-vous et coupez le contact (même visuel). Si votre chien insiste, partez dans une autre pièce.

- Durant les interactions, dès que vous observez une petite excitation (et d'autant plus si vous savez qu'il va finir par "mettre les dents", sauter ou aboyer), stoppez le contact; n'attendez pas qu'il soit excité, ce serait trop dur pour lui de se calmer à ce moment là.

- Évitez les caresses "frénétiques", si vous voulez qu'il soit plus calme, ce n'est pas juste de l'exciter.

- La communication verbale doit être la plus apaisante possible, proposez ou invitez plutôt que d'ordonner.

° Reprenez l’initiative.

Non pas pour être le "dominant" mais bien pour lui apprendre à gérer sa frustration.

- Quand il vous "oblige" au contact (par exemple s'il vous "envahit" de manière brutale), ignorez-le, appelez-le quand il est calme, faites un câlin (des caresses calmes) et dites "c'est fini" pour signifier l’arrêt. Ignorez-le s’il redemande. Si votre chien est plutôt timide, inhibé, plein de doutes ou calme, il est clair que ces conseils n'ont pas lieu d'être.

° Interactions structurantes avec des congénères.

- Votre chien doit impérativement avoir des contacts avec des congénères, de toutes tailles et de tous âges. Les interactions devront être variées (pas uniquement des courses folles!).

- S'il est jeune et plutôt "vif", favorisez les contacts avec des congénères plus âgés, matures, qui sauront lui dire "non" s'il est envahissant ou trop excité et qui lui proposeront éventuellement des interactions calmes (se suivre pour renifler les même odeurs par exemple).

° Les "jeux contrôlés".

Les jeux avec l'humain ne sont pas nécessaires, ils sont utilisés comme activités COMPENSATOIRES et peuvent parfois être la source de bien des désagréments. En effet, si votre chien fait suffisamment de ballades propices à l'exploration, qu'il a suffisamment d'interactions avec des congénères et que votre lien avec lui est bon, tous ses besoins seront comblés!
Le chien doit apprendre à ne rien faire et à s'ennuyer, pour cela il est impératif de combler tous ses besoins.
Il n'est donc pas nécessaire de laisser trainer 150 jouets chez vous (d'autant que marcher sur une balle, c'est dangereux et éééénnneeervant!), vous pouvez laisser à sa disposition un objet à ronger (bois de cerf par exemple); le besoin d'activité de mastication est variable selon les individus et ce comportement n'est pas déviant s'il n'est pas présenter systématiquement.

Évitez tous les jeux d'excitation: jeux de tiraillements, jeux de balle, jeux de ballon, jeux de poursuites, jouets "pouet pouet", lasers… Ces jeux mettent le chien dans un état d'excitation qu'il est bien souvent incapable de gérer et entretiennent des trajets comportementaux non souhaitables tel que ceux la prédation (courir après une proie, attraper, secouer, dépecer…).

Activité de recherche:

1- Prenez un objet, emmenez le chien dans une pièce qui se ferme, montrez lui l'objet sans le lui donner, demandez lui "tu attends?" puis sortez et fermez la porte. Placez l'objet devant la porte, ouvrez et demandez "tu cherches?". L'objet étant en visuel, il va le trouver de suite, dites "oui! cherche c'est bien!" en insistant sur le mot "cherche".

2- Même démarche mais placez l'objet un peu plus loin (il ne doit pas avoir à tourner la tête pour le voir) demandez "tu cherches?".

3- Placez l'objet sur un coté, votre chien devra tourner la tête pour voir l'objet. Demandez "tu cherches?".

4- De plus en plus loin, de plus en plus difficile à voir, puis cacher derrière des obstacles visuels (pour qu'il utilise son nez). Enfin, en hauteur, derrière des meubles ou sous des tapis ou des coussins.

Attention, votre communication doit être adaptée à la motivation de votre chien, cherchez à être le plus apaisant possible. N'utilisez des friandises (cachées dans le jouet) que s'il ne semble pas motivé à chercher.

Activité de "Tu prends, tu donnes":

Utilisez de préférence un jouet qui ne roule pas.

- Proposez l'objet au chien "tu prends?". (S'il part avec l'objet, reculez ou tournez le dos pour que le chien revienne à vous mais ne lui courrez pas après!)

- Demandez "tu donnes?", au besoin présentez un objet de même valeur.

- Dès que le chien lâche l'objet dites-lui "oui, tu donne, c'est bien!". Ne prenez pas l'objet dans sa gueule (cela désapprend le "donne" et incite aux jeux de tiraillements). Ne lancez pas l'objet. Ne laissez pas le chien prendre l'objet au sol, il doit le prendre de votre main après le signal "tu prends?".

- Mettez le pied sur l'objet, demandez "tu attends?" et ramassez très doucement l'objet.

- Après 2 ou 3 répétitions, dites "c'est fini" pour signifier l’arrêt du jeu. Ignorez-le s’il redemande.

Activité de discrimination d'objet:

Chaque fois que vous proposez un objet au chien, utilisez un nom de code différent pour chaque objet (ex.: le bois, le kong, la corde, les clés, des jouets uniquement destinés à cette activité ou à l'activité de recherche, ce que vous voulez tant que l'objet n'est pas dangereux pour le chien…). Présentez lui les objets indépendamment et en les nommant (2 seulement pour commencer).

Disposez les différents objets l'un à coté de l'autre (2 seulement et pas trop proche pour commencer).

Demandez "tu prends la corde?".

S'il prend la corde, "c'est bien tu prend la corde!", s'il se trompe ignorez le (c'est soit que les objets étaient trop proches, soit qu'il faut l'aider en regardant, en pointant du doigt ou du pied l'objet concerné, soit qu'il est trop excité! Dans ce cas, réessayez à un autre moment ou avec des objets de moindre valeur pour le chien.

Demandez alors "tu donnes?", reposez la corde et demandez "tu prends le kong?".

Vous pouvez corser l'exercice en ajoutant d'autres objets et en les plaçant de plus en plus proches les uns des autres.

Un peu de lecture!

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...Ami est un grand mot, mon commandant, je ne suis qu'un cornac dont on vient de changer le nom, Et moi un capitaine de cavalerie en qui quelque chose aussi a changé pendant ce voyage, Je suppose que c'est parce que vous avez vu des loups pour la première fois, J'en avais déjà vu un il y a longtemps, quand j'étais petit, je m'en souviens à peine, L'expérience des loups change sûrement beaucoup les gens, Je ne crois pas que les loups en soient la cause, Alors l'éléphant, C'est probable, encore que, comprenant plus ou moins les chiens ou les chats, je ne réussisse pas à comprendre un éléphant, Les chats et les chiens vivent à côté de nous, ça facilite beaucoup les relations, même si nous nous trompons, la coexistence permanente se charge de résoudre les problèmes, quant à eux, les chats et les chiens, nous ne savons pas s'ils se trompent et s'ils en ont conscience, Et l'éléphant, L'éléphant, je l'ai déjà dit l'autre jour, c'est autre chose, il y a deux éléphants dans un éléphant, un qui apprend ce qu'on lui enseigne et un autre qui s'obstinera à tout ignorer, Comment sais-tu ça, J'ai découvert que je suis absolument pareil à l'éléphant, une partie de moi apprend, l'autre ignore ce que l'autre partie a appris, et plus longtemps elle vit, plus elle ignore...

José Saramago Le voyage de l'éléphant

Présentation

Je suis éducateur canin et pratique cette activité passionnante dans le but d'harmoniser la communication entre nos deux espèces: l'humain et le chien. Mes expériences diverses aux côtés des chiens, à observer et mieux appréhender leurs émotions, ont éveillées ma curiosité pour la lecture de leurs signaux de communication. Par l'observation du chien, aussi bien dans des contextes spécifiques et anxiogènes (notamment plusieurs années en clinique vétérinaire d'urgence) que des chiens entre eux dans la vie de tous les jours, la pratique de l'éducation et l'étude du comportement de manière professionnelle (depuis 2009), je suis convaincue que la "lecture" de la communication intraspécifique, et sa compréhension, est un complément essentiel aux lectures et aux apprentissages théoriques.

Pourquoi un blog? J'ai envie de partager les choses que j'aime, n'étant pas grande fan des réseaux sociaux, le blog me parait être plus intimiste et donc plus adapté à ma personnalité. Vos avis sont les bienvenues!

Patate,Valerie, Haïdouk

Les chiens en Roumaine...

Chien identifié et stérilisé à Sibiu

En Roumanie, depuis que Nicolae Ceausescu a fait raser les pavillons avec jardin pour entasser la population dans des appartements interdits aux chiens, les canidés se sont retrouvés dans la rue. Nourris au bas des immeubles par leurs anciens maîtres, les chiens communautaires "adoptés" par tout un quartier se sont reproduits en très grand nombre. Inévitablement, des groupes se sont formées. Les autorités ont alors choisi de mettre en place un dispositif expéditif, cruel et inefficace de capture et d’extermination des chiens. Des milliers ont été tués, mais les survivants ont eu des petits, et comme d’autres chiens non stérilisés ont été abandonnés, le problème est demeuré entier. En 2013, un enfant de 4 ans est mort après avoir été mordu par un groupe de chiens errants; le gouvernement a donc remis la loi au goût du jour, encourageant et justifiant ainsi la barbarie des humains. La loi précise que les propriétaires doivent faire stériliser leur animal; c'est trop cher... Environ 100 euros, pour un salaire moyen de 180 euros. Depuis, plein d'associations se sont faites entendre, mais... On compte entre 40 et 60 000 chiens rien que dans Bucarest, et environ 2 millions dans tout le pays. Sincèrement? Les placer en refuge en vue d'une hypothétique adoption, est-ce vraiment une solution? Dans certaines villes, un peu moins cruels que les autres, les humains ont simplement fais des campagnes de stérilisation et d'identification (les chiens ont une petite pastille numérotée, comme les moutons, accrochées à l'oreille). Je sais que les chiens errants font peur, mais clairement, les populations qui vivent avec ces chiens, les nourrissent et les laissent vivre leur vie LIBRES, sont toujours des populations (en Inde, en Amérique latine...) à mon sens, plus humbles. L'occidental moyen ne veut surtout pas avoir à rouler moins vite avec sa grosse voiture pour ne pas écraser tout ce qui bouge (ça pourrirait sa bagnole!), il ne veut pas non plus avoir à contourner un animal lorsqu'il marche dans la rue, et encore moins se méfier d'un pauvre chien galeux qui mange dans une poubelle (poubelles qui regorgent de nourriture gâchée par nous même, sales petits enfants gâtés). Alors, passionnée de l'observation de cette espèce, et écœurée de la mienne, je pense vite retourner faire un séjour là-bas, photographier (cette fois avec un bon appareil!), filmer et écouter les chiens parler leur langage passionnant.

PS: je ne dis pas que les chiens errants sont heureux ou encore que c'est une bonne chose qu'ils pullulent; je dis juste que ça me rendrait triste s'il n'y avait plus d'endroit sur terre on l'on peut les observer, libres, vivre leur vie de chiens.